Mon ex m'a fait le coup du stealthing

Depuis quelques temps, vous avez peut être entendu parler de cette pratique du « stealthing ». Pour celles et ceux qui ne savent pas, le stealthing est le fait de retirer le préservatif pendant un rapport sexuel, sans prévenir son/sa partenaire.



Ce phénomène fait le buzz pour deux raisons. La première, c’est qu'il a été nommé pour la première fois (par Alexandra Brodsky), et le fait de nommer une pratique permet de libérer la parole. On constate tout à coup que c'est arrivé à beauuuucoup de gens. La deuxième raison du buzz c’est que cette pratique a été qualifiée de viol par la justice en Suisse.  
Au cas où vous auriez envie de contester cette appellation, je vous remets la définition du viol :
Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, commis sur la personne d'autrui par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol.”

Quand on a donné son consentement pour du sexe AVEC un préservatif on ne l’a pas donné pour du sexe SANS préservatif. Le retirer sans prévenir constitue un élément de surprise. Une pénétration par surprise, c’est un viol.

(Le consentement expliqué simplement) 


C'est un Français qui a été condamné pour viol, en Suisse, suite au stealthing imposé à son coup d'un soir. La jeune femme a dû par la suite suivre un traitement préventif contre le sida pendant 4 mois, sans compter le risque des autres IST et le risque de grossesse.  Au regard du stress occasionné et du fait que le consentement de cette personne n’a pas été respecté, la justice a décidé qu’il s’agissait bien d’un viol.

Cette accumulation d’article sur le stealthing m’a forcée à me remémorer que j’en ai fait l’expérience moi aussi il y a quelques années.

Septembre 2012, mon copain de l’époque déménage dans une autre ville pour ses études et je viens le visiter quelques semaines plus tard pour un week end. Cela fait 4 mois qu’on est ensemble et je commence un peu à me poser des questions sur son comportement parfois, mais je met ça sur le compte d’un décès dans sa famille. 

Quelques éléments de contexte qui seront importants pour la suite : On avait plusieurs fois pratiquer cette bonne vieille « méthode du retrait » lors du sexe sans que je ne prenne aucune contraception hormonale ou qu’on n’ait fait de dépistage, ni l’un ni l’autre. C’est probablement la chose la plus STUPIDE que j’ai fais de ma vie, après être sortie avec ce gars. Evidemment au bout d’un mois et demi je me suis retrouvée totalement paniquée à l'idée d’être enceinte. J’ai finis par avoir des règles ultra douloureuses (au point de tomber par terre et de ne plus pouvoir me relever) et j’ai appris plus tard par mon médecin que c’était sans doute une fausse couche très précoce (genre 3 semaines de grossesse). Suite à ce stress de malade, j’ai dis à mon copain que je ne voulais plus qu’on prenne de risque.  


Revenons-en à nos moutons. On est en septembre 2012 et je viens passer un week end chez mon copain que je n’ai pas vu depuis un moment, en me disant que ça va être sympa même s’il doit travailler. Aux innocents les mains pleines.

On parle peu, il fait une première pause pour baiser (pas d’autre mot), puis une deuxième où il me balance tranquillou : « Je vais faire des lessives je reviens dans une heure, t’as qu’à faire la vaisselle le temps que je revienne. Bah quoi t’as rien d’autre à faire non ? » .
(Ma réaction) 

Je commence à me dire qu'il n'a pas compris que je n'étais pas venue pour le soulager sexuellement et domestiquement, mais passons. Il rentre et m'informe (il ne me demande pas hein, il m’informe), qu’on va à une soirée chez quelqu’un de sa promo le soir même. Parce que c’est vraiment ses potes que je suis venue voir hein, ça va de soi. Mon optimisme est à toutes épreuves, je me dis que puisqu’il veut se conduire comme un con peut être que ses potes seront plus amusants. A peine arrivés on se lance avec tout ce beau monde dans un « J’ai déjà/Je n’ai jamais ». Notre hôte et moi-même animons un peu la soirée avec nos anecdotes sexuelles respectives et je bois, je bois, je bois. Mon copain, rapidement jaloux qu’on me trouve plus divertissante que lui, fini par me traiter de nymphomane devant tous ses amis (« oh ça vaaaaa rigole ! »).



Je bois encore un peu plus pour oublier que mon mec est quand même un beau connard "ce soir", et on fini par rentrer. 

Une fois arrivés, il est d’humeur pour du sexe. Moi bon, bof on ne va pas se mentir, surtout que je déteste faire ça quand je suis alcoolisée. Mais j’ai l’impression qu’il veut un peu se faire pardonner de son attitude donc je consent et je sors un préservatif. Il éteint les lumières… Les choses sont sur le point de finir, et là il se retire. Dans mon esprit une petite alerte rouge s’allume : je viens de comprendre qu’il n’avait pas de préservatif. Je rallume la lumière :

-       Putain ! On avait mis une capote non ???
-       Ouais mais je l’ai enlevée, je sentais rien avec.
-       … mais… t’es sérieux là ?? non mais tu te prends pour qui ? tu m’as même pas demandé !
-       Oh c’est bon tu vas pas me saouler là. C’est pas la première fois qu’on fait ça c’est bon.

La suite est plutôt floue. Je me souviens de m’être levée pour m’isoler (dans un 18m2, pas simple). Tout tournait autour de moi, autant à cause de l’alcool que de ce qu’il venait de faire. J’ai finis par revenir me coucher parce qu’il se plaignait de la lumière allumée et voilà.
Le lendemain, après une ultime remarque désagréable, j’ai fini par lâché le fameux « il faut qu’on parle », je lui ai dis le fond de ma pensée et puis je l’ai largué. 


(Moi aujourd'hui high fiving la jeune moi) 

Ca va faire presque 5 ans cette anecdote, et pendant tout ce temps j’avais un peu mis ça dans un coin de ma tête et refusé d’y penser, j’ai fait comme si c’était juste un truc de plus sur la liste des « trucs de connard » qu’il avait faits. Sauf qu’aujourd’hui je n’ai plus envie d’être dans le déni. Je n’ai certes pas vécu cette expérience comme quelque chose d’aussi traumatisant qu’un viol (même si légalement on peut dire que c'en est un), mais je l’ai clairement vécu comme une agression sexuelle. Et aussi pénible que ce soit pour moi de le reconnaître, c’est un fait : j’ai été agressée sexuellement par mon copain.

Cette pratique, lorsqu’elle arrive dans un contexte de relation hétéro, elle est un indice quasi certain que vous avez en face de vous une personne foncièrement sexiste qui n’en a pas grand chose à faire de votre consentement et du fait que votre corps vous appartient. Mon expérience en est la preuve mais je vous invite aussi à lire d’autres témoignages sur le sujet si vous avez des doutes :

Un expérience proche de la mienne 
(Liste à compléter) 

Pourquoi sexiste ?
Premièrement, considérer que son confort sexuel est plus important que le consentement et la santé de sa partenaire témoigne d’un vrai sentiment de supériorité. La partenaire est objectifiée (= assimilée à un objet, donc quelque chose qu’on utilise), et n’est là que pour servir le plaisir de l’autre. Il y a clairement une relation dominant-dominée qui semble aller de soi pour celui qui fait le stealthing. Il n'y a qu'à voir la réaction après-coup : il semble trouver ça parfaitement normal et c'est moi qui suis désagréable à ses yeux de lui rappeler que j'ai mon mot à dire.   

Deuxièmement parce qu’un homme qui pratique le stealthing dans un rapport avec une femme considère que si elle tombe enceinte c’est son problème à ELLE et pas le sien. Il s’en fiche que cette femme soit peut être obligée de prendre une pilule du lendemain ou doive avorter après-coup. Il s’en fiche qu’elle doive peut être suivre un traitement préventif contre le sida comme la jeune femme citée plus haut, ou contre une autre IST.

Cette idée que c’est aux femmes de faire attention à ne pas tomber enceintes est vieille comme le monde, c’est d’ailleurs la principale raison au fait qu’il n’y a pratiquement aucune contraception masculine sur le marché (selon moi). Pourtant on peut tous s’accorder à dire que pour faire un bébé il faut DEUX personnes, idem pour choper des IST.


(LOL)
Le fait de savoir qu’il s’agit d’une pratique (en général) sexiste est important pour une raison simple :
Le savoir, c’est identifier plus facilement de qui se méfier. Je considère personnellement qu’un homme manifestant des signes de sexisme est un homme à fuir. Pas seulement parce que je suis féministe, mais parce que des hommes ouvertement sexistes sont plus à risque d’objectifier les femmes et donc de ne pas respecter leur consentement à un moment donné.

Avec mon copain de l’époque, des indices j’en ai eu des tonnes. Déjà on voit bien le fait que pour lui c'est normal que je fasse la vaisselle, alors que je ne suis même pas chez moi. On voit aussi que je viens pour le soulager sexuellement, mais qu'il me traite de nympho quand j’assume publiquement ma libido et ma liberté sexuelle. Il a aussi fait plusieurs fois des remarques sur ma façon de m'habiller, notamment le soir où on s'est mis ensemble : "ça fait un peu pute ton short quand même". Et je vous passe pas mal d'anecdotes (même ma soeur n'a pas digéré certaines dont elle a été témoin). 

Bref, les deux choses qui devraient vous mettre la puce à l'oreille immédiatement face à un homme de ce type c'est : 
1) Le slutshaming (définition ici) : car un mec qui pense que certaines filles cherchent un peu à se faire violer, c’est jamais bon signe. Exemple avec mon ex :  

(Avant qu’on soit ensemble)

2) La culture du viol (définition ici). Parce que quelqu’un qui trouve que ça serait simple si pour pécho il suffisait de forcer les gens, ou qui trouve que le viol c’est trop lol, c’est encore moins bon signe. Exemple encore avec mon ex :

 (Celle ci date aussi d'avant qu'on se mette ensemble)

(Et celle ci d'après qu'on se soit séparés. On sent qu'il s'est bien remis en question hein ?)


Méfiance donc, si vous entendez ce genre de remarques... 
(Voilà, même notre Président tout neuf s'engage à vous épargner ça) 



Donc, chèr-e-s personnes qui ont vécu la même chose que moi (ou pire), dites vous bien une chose : c’est inacceptable. Celui qui vous a fait subir ça n’est pas « un connard » mais un agresseur sexuel et potentiellement un violeur, et vous méritez mieux. 

Heureusement, cet ex m’a permis de comprendre que vouloir un partenaire qui AU MINIMUM respecte mon consentement et me traite comme son égale ce n’est pas « être difficile », c’est être féministe.  


Cher Ex, si par un heureux hasard tu lis cet article tu devrais te reconnaître. Je ne vais pas te dire merci non plus, car j’ai cru comprendre que tu n’avais pas changé, au contraire. Je te salue donc et t’invite à bien aller te faire voir.


Cher Amoureux, merci d’être un million de fois meilleur que ça et plus encore, merci pour ta gentillesse et ta douceur, merci d’être un vrai allié féministe, et merci de trouver que c'est NORMAL et que ça devrait être une évidence pour tout le monde. 


Cher Papa, merci de m’avoir fait comprendre qu’être un homme doit toujours rimer avec être respectueux et bienveillant. Merci de m’avoir fait placer la barre suffisamment haut.  

Quand tes proches votent à Droite...

Quel est le problème de voter à Droite en France aujourd'hui ? Le problème c'est que la seule Droite qui nous est proposée actuellement est extrême, même chez les Républicains. Evidemment tous les partis de Droite proposent des choses très différentes dans leurs programmes respectifs. Mais quel est leur point commun à tous ? Le racisme, le sexisme, l'oppression des minorités. 

Que mon grand-père décide de voter à Droite parce qu'il est riche et ne veut pas payer l'ISF, ou qu'un cousin le fasse parce qu'il est agriculteur et que l'Europe est (selon lui) responsable de sa précarité, soit. J'aurais beaucoup de choses à dire contre ces positions, mais ok. On ne sera jamais tous d'accord de toute manière, et ce n'est pas grave. 
Mais actuellement en France, ceux qui veulent mettre fin à l'ISF ou à l'Europe, ce sont les mêmes qui veulent mettre fin à l'immigration, à l'avortement, au mariage homosexuel, et j'en passe. 
Autrement dit, pour obtenir quelque chose qui leur est favorable à eux, il vont voter contre les droits les plus basiques de milliers d'autres personnes. Et là il ne s'agit plus d'être en simple désaccord.


(Ouais, c'est bizarre non ?) 

Donc, quand tes proches décident de voter à Droite... Faut-il en parler avec eux ou "laisser couler" ? 

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Psychonnerie #2 : La parité vs la compétence


Les propos que je vais vous rapporter ont été tenus lors d'une soutenance d'Habilitation à la Recherche par l'une des membres du jury. J'ai d'abord envisagé de ne pas anonymer cet article car les soutenances HDR sont des évènements publics. Toutefois j'ai appris récemment que le domaine universitaire et de la recherche a tendance à être assez procédurier même quand ils savent qu'ils on tort, et ils ont des bons avocats donc je préfère protéger mes fesses haha. 

Quoiqu'il en soit je peux quand même vous présenter dans les grandes lignes la personne dont je vais parler afin que vous voyez bien qu'il ne s'agit pas d'une psy lambda, ce qui rend ces propos plus graves. Il s'agit d'une psychologue clinicienne, enseignante en psychopathologie et haut placé dans le domaine de la recherche et dans sa faculté, et je la nommerais Madame R. dans cet article.Voici ce qu'elle a dit lorsque son tour est venu de parler en tant que jury :  

"Avant de commencer, je voulais juste vous faire part d'une information que j'ai eu il y a deux jours. A partir de maintenant, les jurys de thèse ou d'HDR monosexués ne seront plus autorisés. Et la parité sera FORTEMENT recommandée au sein du jury. (ton ironique). Haha. Bon, vous l'aurez compris, je ne suis pas DU TOUT d'accord avec ça, parce qu'il est inimaginable de composer un jury à partir des sexes plutôt qu'à partir des compétences, hahaha."

Réaction de la salle et de certains membres du jury :                                     

Moi :













Ouais, y'a comme un truc qui passe pas là. 

Histoire d'être sûre de mon coup je vous ai retrouvé le texte qui fait mention de cette obligation à la mixité. Il s'agit de l'arrêté du 25 mai 2016 fixant le cadre national de la formation et les modalités conduisant à la délivrance du diplôme national de doctorat. Plus précisément, Madame R. faisait référence à l'article 18, portant sur la constitution d'un jury. Je vous met la partie qui nous intéresse : 
"Le jury de thèse est désigné par le chef d'établissement après avis du directeur de l'école doctorale et du directeur de thèse.
Le nombre des membres du jury est compris entre quatre et huit. Il est composé au moins pour moitié de personnalités françaises ou étrangères, extérieures à l'école doctorale et à l'établissement d'inscription du doctorant et choisies en raison de leur compétence scientifique ou professionnelle dans le champ de recherche concerné, sous réserve des dispositions relatives à la cotutelle internationale de thèse définies au titre III du présent arrêté.
Sa composition doit permettre une représentation équilibrée des femmes et des hommes. (...)"
Alors, qu'est-ce qu'on a ? 
(Comprenne qui pourra cette référence hilarante) 

Ne vous en déplaise chère Madame R., on a un arrêté tout ce qu'il y a de plus raisonnable. 
Il ne s'agit pas de "composer un jury en fonction des sexes plutôt que des compétences". Il s'agit bien de choisir les gens en raison de leur compétences, c'est écrit noir sur blanc. Il y a juste un critère qui vient s'ajouter et qui est que le jury doit être mixte et si possible relativement équilibré entre hommes et femmes. 

Visiblement, ceci est terrible. Mais pourquoi exactement ? Pourquoi quand on parle d'engager des femmes on parle d'engager quelqu'un sur la base de son genre, et quand on engage des hommes on part juste du principe qu'ils sont compétents ? Les femmes sont incompétentes ? Il serait si difficile que ça de trouver des enseignantes chercheuses ou professeures suffisamment compétentes ?? 

Il est vrai que la question de la parité peut poser problème lorsqu'il y a peu de femmes dans le domaine de recherche évalué, ce qui leurs demande d'être plus souvent disponibles que leurs collègues masculins, leurs laissant moins de temps pour leur recherche. 

Mais en psychologie, les femmes ce n'est pas ce qui manque. L'institut de psychologie de l'université où je suis (et est assez représentatif des autres facs de psycho) est composé à 81% d'étudiantEs. Par ailleurs, toujours dans mon université, il y a 66 enseignants chercheurs/professeurs en psychologie, dont 37 femmes, soit 56% de femmes. Or comme je vous le disais, ma fac est assez représentative des facs de psychologie en France. Donc a priori ça ne devrait pas être compliqué de faire des jurys compétents et paritaires en psychologie. A moins que Madame R. considère ses collègues féminines comme moins compétentes que ses collègues masculins ? Enfin, elle mise à part je suppose, puisqu'elle ne semblait pas remettre en question la légitimité de sa présence dans un jury HDR. 


"c'est toute des putes débiles"
Sympa. Et humble.


En tout cas, cette nouveauté dans l'arrêté de constitution de jurys de thèses s'inscrit dans l'engagement pris en 2013 par les universités en faveur de l'égalité femmes-hommes. 

--> La charte en question 

N'en déplaise à certain.e.s, cette charte est très importante car "encore aujourd’hui, alors que les femmes sont majoritaires parmi les étudiant-e-s, leur part diminue au fur et à mesure que le niveau hiérarchique augmente pour finalement n’être qu’une minorité dans les emplois de professeurs d’université (24 %), dans les conseils centraux des universités (à peine 27% de femmes en 2010) et aux postes de direction des universités (8%) et des pôles de recherche et d’enseignement supérieur (15%)"

La psychologie ne fait pas exception et en est même un très bon exemple. Je vous fais un schéma pour que ce soit bien clair, à partir des statistiques sur le nombres de femmes en psycho que j'ai donné plus haut. 




Et malgré cette parité au sein des professeurs et enseignants chercheurs en psychologie, on a des jurys avec 5 hommes et une seule femme, comme c'était le cas pour ce jury HDR. Et cette même femme trouve le moyen de critiquer l'utilité de la parité. 

Le monde ne tourne vraiment pas rond ! 
Madame R., franchement, il est où le problème ? Il y a des femmes compétentes et on essaye de leur donner des opportunités. Il y a quand même de la place pour plus d'une femme en hauts lieux de la recherche en psychologie, non ? 

Un peu de solidarité ! Et si c'est vraiment trop demander, peut être que vous pourriez avoir au moins la décence de ne pas exprimer vos opinions arriérées au milieu d'une soutenance d'HDR brillante ? Car elles n'y ont pas leur place. 



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Psychonneries #1 : Les feministes fantasment leurs problèmes

Mesdames, messieurs, j'ai décidé de lancer une rubrique spéciale propos sexistes tenus par des psys ou des étudiants en psycho. Pourquoi ? Parce que ce n'est pas anecdotique ni sans conséquence. Parce que vous n'imaginez (peut être) pas à quel point c'est fréquent et la gravité de ce qui est dit. Parce que malgré ce que certains prétendent, cela affecte leur pratique, au détriment de l'intérêt des patients. 

J'ai entendu une psy dire en consultation à une jeune femme battue qu'elle "pourrait essayer de parler plus gentiment à son conjoint", puis quand elle est partie, m'a dit à moi "qu'elle devait vraiment bien le pousser à bout". 

J'ai entendu les professionnelles encadrantes d'un groupe travaillant sur l'acceptation de son corps dire aux femmes qu'elles "ne devaient pas être vulgaires" et qu'elles "devaient s'épiler pour être féminines". 

J'ai entendu une psy me raconter avoir passé une consultation à réprimander une de ses patientes "qui était vraiment habillée comme une..." et à lui expliquer qu'il fallait qu'elle "respecte son corps" et qu'elle ait conscience que dans cette tenue "elle provoquait les hommes". 
"Puuuuuuuute"

J'ai entendu mes profs nous apprendre des horreurs sur les femmes et les mères. 

Je n'ai pas entendu mes profs nous parler d'homosexualité, d'homoparentalité et de transidentité d'une manière non pathologique (à 3 exceptions près seulement). 

Et j'en ai lu et entendu d'autres, des vertes et des pas mûres comme on dit. 
Alors voilà. 

A partir de maintenant je vous livrerais les prochaines perles sexistes que je vois ou j'entends, et je les décortiquerais, afin que ce soit un peu constructif tout ça ! 

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Nan mais le harcèlement de rue, c'est pas du harcèlement


Aujourd'hui j'ai envie de parler de harcèlement. Plus particulièrement de harcèlement de rue et de harcèlement sexuel. Vous avez sans doute remarqué que depuis environ 3-4 ans le sujet fait beaucoup parler les médias. Cela a eu comme conséquences à la fois une prise de conscience chez de nombreuses femmes que ce qu'elles subissent quasi quotidiennement n'est pas normal, et à la fois un agacement chez pas mal de monde qui estiment que c'est beaucoup de bruit pour pas grand chose. 

Voilà quelques phrases types entendues sur le sujets : 
  • Nan mais attend ! c'est des compliments. Tu devrais être flattée ! PROFITE
  • Ouais nan mais c'est des beaufs qui font ça c'est des cas isolés. Tous les hommes sont pas comme ça. 
  • Rooo c'est bon eh, t'es pas morte non plus !  
  • Ca n'arrive plus aujourd'hui que des meufs se fassent siffler le cul. Je dis pas que tu mens mais bon moi j'ai jamais vu ça 
  • Ouais mais y'a des filles qui cherchent aussi, faut pas sortir en jupe toute seule après minuit. Et puis quand tu mets un décolleté comme ça c'est pour qu'on te regarde faut être honnête. 
  • Oh mais on peut plus draguer alors ?



Charmante petite tambouille de slut-shaming, de #NotAllMen, de "t'es un peu une menteuse et tu sais pas profiter des compliments, sale féministe frigide va", lol. 



Ce que je trouve intéressant dans ces réponses (oui car j'arrive à quand même trouver des choses intéressantes là dedans, j'ai de la ressource) c'est que généralement ceux que ça agacent ne s'identifient pas aux personnes qui vivent ça. Il y a zéro empathie. A la place, soit ils s'identifient aux mecs qui harcèlent, soit ils mettent de la distance en minimisant le phénomène, en remettant en question l'honnêteté de la personne qui en parle, ou même en l'accusant d'avoir quelque chose à se reprocher. 

Et ça mérite de se poser la question : Pourquoi ça pose plus problème de dire : 
"ah oui, c'est la réalité et ce n'est pas normal"
que de dire : 
"c'est peut être un peu ta faute, j'y suis pour rien moi"



Harcèlement sexuel, harcèlement de rue, même combat ? 

Avant d'aller plus loin je vais citer les définitions du harcèlement de rue et du harcèlement sexuel pour que tout soit bien clair. Je mets en parallèle ces deux types de harcèlement car c'est en réalité les mêmes. 


Le harcèlement sexuel se caractérise par 

le fait d'imposer à une personne, de façon répétée,des propos ou comportements à connotation sexuelle qui :
  • - portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant,
  • - ou créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante.

Est assimilée au harcèlement sexuel toute forme de pression grave (même non répétée) dans le but réel ou apparent d'obtenir un acte sexuel, au profit de l'auteur des faits ou d'un tiers.

Dans les 2 cas, le harcèlement sexuel est puni quels que soient les liens entre l'auteur et sa victime.
(Source : Service public


Le harcèlement de rue est un terme qui daterait des années 1990 et serait né aux USA suite à un documentaire réalisé par Maggie Hadleigh-West où la jeune femme s'est filmée en train de se faire interpeller par des hommes dans la rue, puis en train de discuter avec eux pour tenter de comprendre les raisons de ce comportement. 

Son objectif était de mettre en évidence le harcèlement sexuel subit dans les espaces publics et le lien existant entre ce comportement et les agressions sexuelles. 


Bref le harcèlement sexuel et le harcèlement de rue sont des phénomènes similaires, à cette différence près que le premier se situe plutôt dans un contexte "privé" (lieu de travail, d'études, de stage, de sport, associatif, sphère amicale, etc) avec en général UNE personne fréquentée régulièrement et qui agit de manière répétitive, tandis que le harcèlement de rue se situe dans un contexte public ou semi public (la rue, les bars, les festivals, les transports en commun) donc plutôt perpétré par DES inconnus, en général une seule fois chacun. 


Mais en soit il s'agit des mêmes comportements qui sont dans les deux cas vécus de façon répétitive par une personne. 
Un mec qui te regarde constamment avec un regard lubrique au bureau, et plusieurs mecs qui font la même chose sur le trajet de chez toi au supermarché et bah c'est le même comportement mais pas le même contexte. Dans les deux cas, l'acte est répétitif et à connotation sexuelle et donc relou. 


Après il y a l'argument de la politesse. Genre si t'es poli, t'es gentil. 


Mais bon, on n'a pas 4 ans donc on va peut être arrêter les raisonnements simplistes. 
Le collègue qui te dit tous les jours des trucs du genre :
"eh t'es plutôt pas mal aujourd'hui" 
PUIS "oh j'avais pas vu que t'avais des aussi beaux yeux" 
PUIS "faut vraiment qu'on aille se le boire ce verre un de ces 4 ;) ;) ;) ;) " 
ET qui passe son temps à te toucher sans raison genre hop main sur le bras, sur la main, sur l'épaule, dans le dos, etc, alors qu'à chaque fois tu te dégages rapidement et tu as dis plusieurs fois que tu voulais pas aller boire un verre ... 
N'en déplaise à certains, il est poliment en train de te harceler sexuellement : il est insistant alors que tu n'es visiblement pas intéressée, et il créé un malaise car ce n'est pas le lieu pour draguer. 


Le énième mec qui te stope sur ton chemin pour te dire "Excusez moi bonjour mademoiselle si je peux juste me permettre, je vous trouve très très belle et on pourrait peut être aller boire un café ou vous pourriez me donner votre numéro".

Ce gars n'est pas le premier ni le dernier à considérer qu'il doit absolument te dire ce qu'il pense de ton physique. Il y a un effet de répétition puisque c'est quelque chose qui t'arrive tout le temps. 
Autre élément présent : la connotation sexuelle. Oui parce que personne n'est assez couillon pour croire le "je te dis ça sans aucune arrière-pensée" ou le "ah mais je veux juste me faire des ami(E)s". Si c'est le cas pourquoi tu vas pas voir le monsieur là bas il a l'air sympa et il a pas d'écouteurs, tu pourras lui dire que tu le trouves beau lui aussi. 

La politesse ne garantie pas de ne pas être dans le harcèlement. On peut être poli et désagréable simultanément. Même s'il est poli, le gars qui t'interrompt pour te faire part de son avis sur ton physique s'impose et créé une situation intimidante, hostile ou offensante parce que tu ne le connais pas donc tu sais pas s'il est dangereux et s'il va bien réagir ou pas à ton rejet (on peut aussi être poli et flippant simultanément, et même beau et dangereux simultanément). 




(témoignages de copines)



La différence entre du harcèlement et de la drague, du flirt, un compliment...

Alors cette différence est très simple, elle se base sur un seul truc : le consentement.

Déjà qu'on soit bien d'accord loin de moi l'idée de critiquer la drague et encore plus loin l'idée de "l'interdire". La vie serait trop triste sans elle, parce que la drague c'est VRAIMENT un truc cool ! La drague, le flirt, les compliments, tout ça c'est des choses positives, qui participent à la création d'un lien social, à la naissance d'une complicité. 
Mais c'est possible seulement parce que c'est quelque chose de consensuel. Ca fait plaisir aux deux personnes, qui sont toutes les deux disponibles et ouvertes à cette activité au moment où elle a lieu. Il y a un ECHANGE et du RESPECT MUTUEL. Les deux personnes sont à égalité dans l'interaction. 


Dans le harcèlement de rue et le harcèlement sexuel, le comportement ne fait plaisir qu'à un seul des deux interlocuteurs. 

Comment deviner si la situation pour une tentative de séduction est adéquate ? 



Il y a des lieux où faire un compliment, ça va juste être intrusif. Généralement dans les lieux où on est là pour une toute autre raison que passer du bon temps. Dans ce cas, ça n'est pas le moment puisqu'on est là pour une autre raison que charmer et se faire charmer. On est en train de penser à autre chose, d'être concentrée sur autre chose, on n'est pas dans une dynamique de séduction et se faire ramener brusquement à la qualité physique de notre corps est assez désagréable. On est juste pas là pour ça. 


Par exemple je marche dans la rue en pensant à la CAF, à mon compte en banque, oh et tiens je dois m'organiser pour prendre un RDV chez le médecin et il faut que j'appelle ma soeur et putain mais elle est où cette foutue bouche de métro pour aller dans l'autre sens ??? et LA, quelqu'un t'arrête pour te dire qu'il te trouve vraiment canon. 


Oui. Ok. Je m'en bat les couilles. C'est pas le moment. Et puis je te connais pas. Je m'en fout (mais alors vraiment) de l'avis d'un inconnu sur mon physique. Il faut arrêter de croire que votre avis sur le physique de quelqu'un est important.

D'ailleurs, petite parenthèse, ça vaut pour tout le monde ça ; hommes comme femmes, vis à vis du physique de tout individu. Le seul moment où cet avis à une importance, et encore, c'est quand il est demandé ou attendu. Je dis "et encore" parce que même quand il est demandé il n'a pas plus d'importance que l'avis de la personne elle même. Si mon copain me trouve moche pour X raison mais que moi je me sens bien comme ça, tant pis pour lui. Ca marche aussi dans l'autre sens, s'il me trouve belle dans une certaine tenue ou autre et que moi je ne suis pas du tout à l'aise comme ça, son avis ne devrait pas primer sur le mien. 


Et de deux, comme l'illustre très bien le gif ci-dessus, cette remarque vient totalement prendre par surprise parce que je ne suis pas psychologiquement dispo ni ouverte à un tel commentaire. Ce "compliment" n'est pas offert. Il est asséné, il prend par surprise, un peu comme un main dans la figure. On n'est pas dans un échange, on est dans acte imposé. 


Donc pour faire simple, la différence entre harcèlement et drague se situe au niveau du consentement. Est-ce qu'au moment où je vais dire ce compliment je suis dans un contexte adéquat pour la personne à qui il est destiné ? Si non, il y a des bonnes chances pour qu'il ne soit pas le bienvenu. C'est vraiment juste une question de bon sens et ça ne demande pas tant de self control que ça. 

Même si on trouve quelqu'un très séduisant.e à un enterrement par exemple, j'ose espérer que personne n'aura l'indécence d'aller le lui dire au moment de la mise en terre ou de l'incinération (ni même à un autre moment de la journée, de préférence). Il faut juste étendre cette capacité de retenue à d'autres situations inappropriées et le tour est joué. 

Ca peut aussi arriver que, dans un contexte adéquat, le compliment ne soit pas bienvenu. 
Au début on est dans la drague parce qu'on ne pouvait pas savoir qu'on dérangeait. Mais si la personne exprime qu'elle n'est pas intéressée on n'insiste pas et y'a pas de soucis car on respecte le non consentement. Si on continue par contre, ce n'est plus de la drague, c'est du harcèlement.   



(Le consentement expliqué avec une tasse de thé <3)




"Ca n'arrive pas si souvent, c'est des cas isolés" 
Je juste insister sur le pourquoi on parle de harcèlement parce que j'entends souvent que le mot harcèlement est trop fort

L'utilisation du terme "harcèlement" se justifie par le fait qu'il s'agit d'actes répétitifs. Certes, le type qu'on croise pour la première fois et qui nous dit qu'on est belle (plus ou moins poliment), et bien il ne nous le dira qu'une seule fois, donc en soit il n'y a pas de répétition. Mais c'est sans compter qu'il est le 2ème de la journée à te faire une remarque, le 5ème de la semaine (et on est que mercredi), le 22ème du mois, et le 836ème de ta vie si tu es dans ta jeune 20aine, puisque les remarques ont commencé entre tes 12 et tes 14 ans (et encore, ces chiffres au pif sont plutôt revus à la baisse). C'est aussi sans compter que t'es probablement pas la première qu'il alpague, et t'es pas la dernière non plus.  



Il faut réellement prendre conscience qu'énormément de femmes vivent ça quasi quotidiennement, ou en tout cas régulièrement, de la pré-adolescence jusqu'à facilement 50-60 ans. On parle de regards, de bruits, de remarques ou de gestes déplacés et à connotation sexuelle, pratiquement tous les jours pendant une grosse partie de ta vie. Si on n'utilise pas le mot harcèlement ici, je ne vois pas quand l'utiliser. 

Les expériences vont certes beaucoup varier d'une femme à l'autre, selon où on vit et si on utilise souvent les transports en commun entre 8h et 20h. Mais le fait est que même si pour certaines ce n'est pas aussi fréquent que pour d'autres (genre si elles ne prennent que la voiture et ne sortent pas souvent dans la rue), 100% des femmes utilisatrices de transports en commun ont quand même déjà vécu ce genre de comportements au moins une fois dans leur vie.
(Source, Haut Conseil à l'Egalité entre les Femmes et les Hommes)

Et quand bien même vous trouveriez ce chiffre bidon, même s'il repose sur une étude nationale sérieuse, vous diriez quoi ? 
"C'est pas possible, à la limite 80% des femmes peut être" 
Ca reste énorme ! Il y a plus de 18,5 millions de femmes entre 20 et 64 ans en France. En sachant que le harcèlement commence largement avant 20 ans je vais arrondir à 20 millions de femmes en France. 
Ca veut dire qu'il y a plus de 16 millions de femmes qui sont concernées par ce problème. On peut par ailleurs ajouter les hommes LGBTQ qui subissent eux aussi le harcèlement sexuel dans les lieux publics. 

Grosso modo, ça fait quand même une bonne partie de la population est touchée par ce phénomène. ca veut dire plein de gens de votre entourage et potentiellement vous-mêmes. Donc si, ça arrive souvent et non on ne peut pas parler de cas isolés parce que je doute qu'une minorité de gens arrivent à harceler la moitié de la population du pays (plus de 50% de femmes en France + les hommes LBTQ, ça fait du monde) 


"C'est pas grave" "Ignore les"

Juste pour qu'on soit bien d'accord, on parle d'ignorer des trucs comme ça (quasi) quotidiennement : 
 


(En sachant que parmi ces témoignages il y en a un d'une mineure)


La plupart du temps, on le fait, on ignore, parce qu'on est tellement habituées. Mais on ne devrait pas être habituées au point de les ignorer justement. Et puis pourquoi on devrait les ignorer ? Quel message on se renvoie à nous même quand on laisse des gens nous humilier ? Psychologiquement c'est violent de laisser des dizaines de personnes nous traiter comme si on n'existait que pour leur apporter du plaisir (sexuel/visuel). C'est complètement déshumanisant. Quand on ne répond pas, implicitement on accepte, on laisse faire, on laisse ces personnes nous traiter avec aucune dignité. Mais bien souvent on ignore quand même pour ne pas se mettre encore plus en danger.

Mais franchement même si sur le moment tu as ignoré le gars, ça n'empêche pas après coup que tu te sentes mal, salie, humiliée et surtout vulnérable. 
Du coup tu finis par modifier tes comportements, afin d'éviter de te faire emmerder, alors que ce n'est pas à toi de changer, et que de toute manière ça ne marche même pas parce que tu te fais harceler même dans la pire tenue imaginable, même en plein milieu de la journée, même quand tu n'es pas seule...  

Et puis y'a des fois où tu ne peux juste pas encaisser sans rien dire, t'as envie de te défendre parce que c'est dégueulasse. Et que des fois si tu as trouvé la bonne répartie tu réussis à en rire dans l'après-coup. 



Mais on a toutes peur, on va pas se le nier ! au point que toutes mes amies ont leurs petites techniques préventives genre le faux coup de téléphone, les clés préparés entre les doigts pour pouvoir faire plus mal si tu dois taper, le déo pour aveugler un potentiel agresseur.. 
Et beaucoup d'entre elles qui vivent dans des grandes villes souvent, sont passé au niveau supérieur et se sont procuré des vrais armes type bombe au poivre, couteau ou taser qu'elles emmènent partout avec elles dans leur sac à main quand elles sortent. Elles se les sont souvent procurées après s'être faite suivre jusqu'à chez elle et/ou agresser. 















Encore une fois on n'est pas sur une minorité de pervers contre lesquels on ne peut rien faire, parce que franchement je crois que je ne connais pas une seule fille de mon entourage qui ne s'est pas fait suivre au moins une fois, et je suis prête à parier que c'est pareil pour beaucoup de meufs de votre entourage. Personnellement ça m'est arrivée quand j'étais au lycée et à l'âge adulte, ça m'est arrivé de nuit comme de jour, seule ou accompagnée par des femmes ou un homme. 

La dernière fois en date c'était il y a quelques semaines, avec mon copain, on est descendu du tram où deux mecs semblaient attendre pour monter. Ils m'ont regardée de manière très appuyée de haut en bas puis ne sont pas monté dans le tram et ont commencé à nous suivre. Je ne m'en suis pas rendue compte tout de suite mais mon copain qui avait remarqué leur petit manège, si. Quand c'est devenu évident qu'ils nous suivaient réellement il me l'a signalé et donc arrivés au niveau d'un cinéma de notre quartier on est rentrés dedans comme si de rien était. On les a vu hésiter quelques secondes à l'extérieur puis ils ont continué leur chemin et on a attendu qu'ils soient loin pour ressortir et rentrer chez nous.



Pour conclure cet article, (un peu long j'avoue) j'ai envie de donner des exemples qui me sont arrivés en un mois seulement, juste histoire de donner un ordre d'idée aux sceptiques, parce que les exemples sont toujours plus parlant que les chiffres, et aussi parce qu'on ne se rend pas forcément compte à quel point c'est REPETITIF tant qu'on ne l'a pas vécu



Dans la rue pour l'instant (en dehors des anecdotes déjà citées), j'ai arrêté de compter les regards dégueux et pas discrets (des mecs qui se retournent carrément pour me suivre du regard, ou me regardent dans les yeux avec un air bien sordide) parce que ça c'est tous les jours. 

(Creepy comme ça, sans exagérer. Le dernier était dans un minivan à un feu rouge, trop flippant)


--> Des mecs m'ont hurlé un truc incompréhensible d'une voiture en pleine nuit dans une rue quasi déserte et peu éclairée. 
--> J'ai croisé un jeune homme dans mes ages, l'air parfaitement normal et "safe" qui au bout de 30s s'est retrouvé à marcher dans le même sens que moi puis m'a arrêtée pour me dire qu'il me trouvait très belle. Quand je lui ai gentiment dit que c'était pénible de se faire arrêter dans la rue tout le temps pour des trucs comme ça il m'a sèchement coupée pour me dire que je le soulais et il est reparti dans l'autre sens. 
--> Alors que j'étais avec mon copain dans la rue en train de chercher un truc dans mon sac, un mec est passé et en me dépassant m'a caressée volontairement l'épaule (en m'enlaçant moitié). Le même jour où on s'est fait suivre d'ailleurs.  


Et n'oublions pas Facebook, qui est aussi un lieu public où je me fais harceler régulièrement (alors que dans la rue pas tant que ça par rapport à d'autres amies). Ca prend une forme assez similaire à ce qui se passe dans la rue, c'est-à-dire que soit on m'aborde (en m'envoyant un message ou en m'ajoutant en amie alors qu'on ne se connait absolument pas), soit on me regarde sans me parler (en s'abonnant à mon profil sans faire de demande d'amis). Dans les deux cas je vais leur parler systématiquement et leur demande pourquoi ils m'ont ajoutée (ou se sont abonnés). Je leur parle pour leur laisser le bénéfice du doute quant à leurs intentions (peut être qu'ils sont là pour mes posts féministes ? lol) et le cas échéant pour leur faire comprendre plus ou moins poliment que je ne suis absolument pas sur fb pour leur plaisir mais pour le mien. 

Voilà les captures d'écrans faites entre fin août et aujourd'hui (fin septembre) : 


Individu n°1






Individu n°2 



 


Individu n°3




Individu n°4                                          et n° 5





               









Individu n° 6                                           
et n° 7



Voilà, c'est répétitif, c'est sexuel, c'est intrusif, c'est du harcèlement, point. 



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